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La couronne du Négus

28 février 2007

Le second roman de Rachid Hachi vient de paraitre

Lenfant

Le second roman de Rachid Hachi vient de paraitre chez L'Harmattan !!! Bonne lecture ...

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29 novembre 2006

Harar

Harar

La ville de Harar se morfondait aux creux des montagnes abyssines, ceinte par un mur vieux de plusieurs siècles. Maisons basses, rues principales en terre battues, venelles très étroites qui aboutissaient dans la cour des maisons, anciennes mosquées faites de terre rouge et surmontées de coupole en marbre, avec des minarets haut de plusieurs mètres et des arrière-cours étouffants. Lieu de prière, de rencontre, d’échanges et de médisance aussi, les mosquées de Harar animaient la vie de la cité.

Il y avait des salons de thé dans toutes les rues. Lieu sombre, chaud qui servait à la fois de fumoir et de lieu de palabre. On y parlait de tout, de politique, de société, de tradition et aussi de sexe. Le tabou n’avait pas d’emprise sur les salons de thé. Dans une société très conservatrice, islamisée depuis la nuit de temps, les salons de thé représentaient un havre de paix où mari dépité, politique déchu, wali en quête de pouvoir et imam orthodoxe pouvait se voir, se parler, blaguer et rire sans arrière-pensées.

A Harar, le climat y était froid en hiver et chaud et humide en été. Vieille capitale de l’Islam africain, ville qui s’était construite autour des mosquées et bâtie avec le troc du khat et du café, Harar était prise dans la tourmente du vent colonial qui secouait la région. 

C’était ce nouvel événement qui, à la fois, titillait la curiosité et aiguisait les convoitises,  animait les discussions dans les salons de thé. Dans les madrasas, les érudits ne parlaient que de cela. Et signe que la situation se dégradait très vite, les élèves ne venaient plus de quatre coins de l’Afrique, ni les ottomans n’envoyaient leurs émissaires aux poches pleines.

Comme d’autres villes du continent, sachant que son sort était scellé, Harar gémissait tout bas, dans la solitude et la peur. Impuissante, elle ne pensait même pas à se défendre. 

La population, un mélange hétéroclite de hararis, descendant malheureux des princes ottomans, de Gallas rompu à la culture de khat et de Gouragé, avides marchands en tout genre et sans scrupules, était livrée à elle-même.

Après le départ du dernier pacha turc, aucun souverain n’avait réussit à se maintenir au pouvoir au delà de la cérémonie d’investiture. Les cours avaient petit à petit fermées ou avaient subtilement été transformées en lieu de débauche et de tyrannie. Des anciens courtisans s’étaient autoproclamés prince, pacha, roi, sultan ou une combinaison de tout ça. Et usant d’un pouvoir illusoire instauré par une milice sanguinaire, ils promulguaient des lois, en abrogeaient d’autres, célébraient des événements qui n’existaient que dans leurs souvenirs et n’accordaient aucun crédit aux us et coutumes. 

Les tribunaux populaires disparurent de la scène pour refaire surface un peu plus tard dans ces cours fantômes, sans prince mais remplies de courtisans, sans ressource mais au faste inimaginable. Cette ville connue comme un haut lieu d’érudition en Afrique et d’honnêteté devint au fil du temps un asile d’analphabètes et de un repère de goujats.

Dans les salons de thé, la discussion battait son plein. On disait que les troupes coloniales marchaient vers Harar. Une autre rumeur disait que le Négus d’Abyssinie convoitait cette région et qu’il allait mettre toute son énergie pour atteindre Harar avant quiconque. On parlait d’une levée de troupes, certains affirmaient avoir vu les avant-gardes à deux jours de marche à l’ouest de Harar.

-   Nous ne pourrons pas résister face aux troupes du Négus, dit un vieil homme qui tenait une tasse de café noir dans sa main.

Une dizaine d’individus se trouvaient dans ce salon réputé parce que fréquenté par l’ancienne aristocratie de la ville. Une multitude de tables richement décorées entouraient trois autres en bois poli disposés en triangle. C’est là que s’asseyaient les hommes les plus célèbres de la ville. On appelait les tables de

la Shura

; le reste était le Jama. Le vieil homme, chauve et maigre, se trouvait derrière l’une de ses tables.

-   Pas plus que devant les armées coloniales. Harar ne peut rien contre quiconque. Nous n’avons rien, aucune armée, pas d’armements. L’absence de gouvernement centralisé laisse notre région dans une incapacité flagrante, affirma un monsieur qui s’était levé des tables du Jama.

-   Notre peuple a toujours été brave, reprit le vieil homme. Nous n’avons jamais été colonisé et ce n’est pas aujourd’hui que nous allons capitulé devant un oppresseur venu d’Europe.

-   Oui, il n’est jamais trop tard, renchérit le serveur qui à ce moment là déposait une tasse de thé sur l’une des tables de

la Shura.

-   Regardez par exemple Nouri, c’est un chef militaire exemplaire. Il a servi pendant quinze ans sous le dernier pacha turc et il n’a jamais connu de défaite. Il a retourné en sa faveur les situations les plus désespérées. Deux fois de suite il a mis à la déroute les troupes du Négus. En quelques semaines il peut mettre sur pieds une armée capable de défier toute puissance. Il suffit que les milices de différents princes soient rassemblées sous la même bannière, continua le vieil homme.

-   Oui mais avec quelle volonté ? Chaque prince veut s’imposer dans cette région et dans leur lutte pour le pouvoir ils se maîtrisent parfaitement, d’où ce vide politique depuis un certains temps, remarqua un bel homme habillé de rouge qui se trouvait au fond du salon.

Les affiliés aux salons de thé parlaient, proposaient. Mais le péril se faisait plus pressant. Chaque jour il se rapprochait un peu plus, effrayant.

-   Hier le prince Abdelwahab a reçu une lettre du roi de Danakil, déclara le vieil homme en se levant solennellement. Ce dernier veut que les provinces harari et danakil s’unissent face à leurs ennemis communs.

-   Ah bon ? Et comment a réagi Abdelwahab, dit-on ?

-   A ce que j’ai entendu dire, il s’est même emporté contre le messager. Il a une dent contre ce peuple, il parait qu’il y a une certaine trahison entre eux.

                                               ***

Les Khoul’wa étaient beaucoup plus célèbres que les salons de thé. C’était le lieu de rencontre des femmes harari. Et contrairement aux salons de thé, les Khoul’wa étaient organisés en clan et classe. Chaque cliente était au préalable membre de

la Khoul

’wa.

Le choix était très varié ; les Khoul’wa allaient du simple salon pour pauvre jusqu'à un semblant de cour impériale. Les boissons, le fox et entre herbes qui embaumaient l’air, les chanteuses qui entretenaient le public, tous cela était gratuit. Mais derrière les rideaux, chaque membre s’acquittait d’une somme d’argent proportionnelle à sa richesse. Et par conséquent certaines comptaient plus que d’autre. Derrière les civilités la loi de la jungle régnait, le fort dominait le faible, le riche noyait le pauvre.

Dans les Khoul’wa de pauvres, les adhérentes buvaient du thé noire ou du café et s’asseyaient sur des tapis posés à même le sol. Elles venaient une à une, à pieds, chamarrées dans leur châle de cachemire. Et tout le long de l’après-midi, l’on ne parlait que des idées accessibles aux pauvres, comme le manque de la pluie et la menace que cela faisait peser sur les récoltes, les mariages, les naissances, la réussite d’un tel ou la faillite d’un autre…

Dans les Khoul’wa de la bourgeoisie, il en était tout autrement. Assises sur des divans moelleux, parfumées et portant aux mains et autour du cou des bijoux, les femmes parlaient doucement, tout bas. On ne discutait jamais tous ensemble, le débat se consumait par petits groupes, dans des pièces séparées, derrière des portes closes ou sur des balcons.

Avide d’un pouvoir qu’elles n’avaient jamais eu, les femmes bourgeoises parlaient de politique.

Surtout elles n’admettaient pas la place que leur condition de femme bourgeoise leur avait réservée. Elles auraient voulu être princesses et diriger le pays, tapies derrière le courage de leur mari.

Ces derniers jours il était question du sort de Harar, cette province qui avait longtemps brillé par le savoir.

Les femmes espéraient alors de tout leur cœur un changement brutal et radical. Car, pensaient-elles, la fureur du peuple déçu emporterait les familles qui avaient jusqu'à présent régnées. Et cela leur ouvrirait d’autres horizons. La scène politique ainsi libérée, elles n’auraient qu’à pousser leurs pions. 

-   Les choses bougent on dirait, dit une grosse femme au teint clair.

-   Oui, mais pas très vite. Nous attendons un changement depuis longtemps. Ça vient, ça vient. Mais à force de traîner j’ai peur que d’autres s’en mêlent et ne s’accapare la victoire mes amies.

-   Les autres, qui ?

-   Les princes. Vous savez, ils sont toujours à l’affût du moindre événement pour raffermir leur pouvoir. On parle du prince Abdelwahab et des contacts qu’il a eus avec le roi Danakil.   

Trois femmes se détachèrent du groupe et se retirèrent dans une pièce contiguë à la salle de réunion. La grosse, femme d’un riche commerçant du Souk de Harar, s’appelait Mariam. Une forte femme qui n’en faisait qu’à sa tête. Son mari n’était qu’une façade, c’était elle en réalité qui gérait sa fortune, concluait des accords et passaient les commandes. Elle avait trois enfants et, disait-on, autant d’amants.

Il y avait aussi Soumaya. Tout le contraire de Mariam. Maigre, effacé, offerte à la fatalité sans réserve. Marié à un riche monsieur très autoritaire, elle ne montrait rien de leur opulence.

Simir fermait la marche. Arrogante, parlant à haute voix, elle se faisait surtout remarqué pour sa beauté.

-   Nous avons à réfléchir, déclara Mariam dès qu’elles furent dans la pièce vide.

-   Ecoute Mariam, dit Simir, on ne fait que répéter ça depuis des décennies. Avons-nous des faits, une base concrète sur laquelle nous pourrions construire un raisonnement clair. Les choses bougent, oui, mais dans quel sens ? En notre faveur ? Je ne le pense pas.

-   Tu es trop pessimiste Simir, rétorqua Soumaya.

-   Non, c’est la réalité. Il ne faut pas que nous passions notre temps à rêver. D’un côté il y a les troupes coloniales, de l’autre le Négus. Où trouvons-nous notre compte ? Je veux dire en tant que bourgeoisies qui espèrent jouer un rôle dans la gérance des affaires du pays. Et que devrons-nous faire ? En l’occurrence pour accélérer les choses et en notre faveur.

-   Je trouve que le Négus nous est préférable face aux puissances coloniales, dit Mariam pensive. Nous allons le laisser entrer dans Harar, et après, j’ai ma petite idée là-dessus.

Non loin de là, dans une Khoul’wa des ex-princesses ou celles qui se croyaient encore nimbées de ce titre, la discussion était très décontractée. On n’évoquait jamais de politique dans ce salon.

Les femmes broutaient, sirotaient des boissons alcoolisées et rêvaient. Rêve de richesse, de grandeur, de domination. Tant que la situation ne changeait pas, ce rêve leur était accessible.

29 novembre 2006

La cour du Négus A Addis-Abeba, dans la demeure

La cour du Négus

A Addis-Abeba, dans la demeure du Négus, Hailé lisait la bible. Il aimait passé les après-midi à lire. Contrairement à certains de ses amis, il n’aimait pas sortir. La ville n’avait rien d’agréable. Auparavant dénommée Finfiné, le Négus l’avait rebaptisé Addis-Abeba, la nouvelle fleur. Le village fut hâtivement érigé en ville, la cour construite en un tour de main et des routes tracées.

Les courtisans affluèrent de partout et des bâtiments baroques sortirent de la terre. Des marchés ouvrirent leurs portes. Et comme toute capitale bondée de courtisans, Addis-Abeba vivait avec la médisance et les intrigues.

Hailé était l’homme de confiance du Négus. Orphelin dès sa naissance, le Négus, chef des armées à cette époque, le recueillit chez lui et l’élevait comme son enfant. Son père, proche courtisan du précèdent Négus, avait d’abord brillé comme chef des armées avant qu’il n’occupe le prestigieux et très convoité poste de trésorier de la cour.

Hailé était le dernier d’une large famille de quinze enfants issus de quatre femmes. Il était cependant le seul qui occupait un poste de responsabilité dans la nouvelle administration de l’Abyssinie.

Grand, le teint clair, les lèvres minces et des grands yeux au regard fuyant, imbu de cette fierté abyssine qui prenait source dans un passé glorieux, Hailé était un homme au caractère difficile. Il était constamment renfrogné, on le disait impitoyable envers ses détracteurs ou quiconque qui se hasardait à lui causer du tort. Il s’en passait des salamalecs dont s’encombraient les gens de la cour, souriait peu et n’hésitait pas à aborder les sujets qui fâchaient.

Personne n’arrivait à deviner ce qu’il pensait, ni ses intentions même dans les moments les plus difficiles. Froid, distant, son raisonnement tranchait auprès des discours fleuves des courtisans. Difficile à savoir s’il fallait lui faire confiance ou se méfier. Peut être parce qu’il ne disait jamais rien, on s’ingéniait beaucoup, autour de lui, à découvrir l’attitude et le comportement exact qu’il attendait et à le lui offrir. Comme un cadeau, comme un coup d’encensoir.

Sans aucune justification, sujets et courtisans voyaient en Hailé le prochain Négus d’Abyssinie. Il en avait la carrure, l’intelligence et l’éducation. Il avait grandi avec le pouvoir. Il était surtout un pieux chrétien orthodoxe comme tout les Négus. Ainsi, l’appelait-on majesté, tout comme le Négus.       

Hailé vivait dans la demeure du Négus qui était elle-même la cour. Il n’avait jamais pensé s’installer ailleurs. Cependant certains pensaient qu’il avait ses raisons. Il occupait un bel appartement à l’ouest du bâtiment principal. Un grand vestibule qui lui servait de salle de réception, une chambre à coucher richement décoré et quelques autres pièces prêtes pour des invités potentiels. On frappa à sa porte.

-   Oui, dit-il sans lever les yeux de la bible.

Un planton se présenta. Habillé d’une tunique rouge, il enleva son couvre-chef et se courba.

-   Majesté, le Négus vous demande.

-   Dis-lui que j’arrive.

***

Hailé entra dans la salle de réception royale. Une pièce aux dimensions pharaoniques. A part le trône, haut de plusieurs mètres et fait d’or et auquel on accédait avec un escalier couvert de tapis, aucun autre meuble ne se trouvait dans la pièce. Le sujet devait se tenir debout ou à genoux, selon son rang, loin du trône. Seul le Négus pouvait s’asseoir. Hailé avait le privilège de s’approcher et de se tenir à côté du souverain.

Le Négus était seul, debout loin du trône, les mains jointes derrière son dos. Hailé comprit que la situation avait quelque chose d’insolite. Le souverain ne restait jamais seul. Il y avait toujours des courtisans que seul la présence aux côtés du souverain enchantait, des sujets qui venaient demander assistance ou des vulgaires comédiens qui amusaient l’assemblée. 

-   Majesté, dit Hailé inquiet en posant genoux à terre.

-   Approche Hailé, dit le Négus sans se retourner. Je ne t’ai pas vu de toute la journée.

-   J’étais dans mon appartement, majesté. Je me sentais fatigué.

Le Négus, un grand homme robuste, plaisait. Il affichait toujours une élégance naturelle pour lui mais inconvenante dans ces contrés encore primitives.

Son visage ovale à la peau buriné cachait parfaitement son âge. Il avait soixante ans mais n’en paraissait pas plus de quarante. Le Négus était volubile ; il parlait de tout, de politique, de tradition en passant par la vie privée de ses courtisans. Parfois grossier, il ne gardait jamais les confidences.

Le matin, tous ceux qui se pressaient devant la porte de la salle de réception n’avaient pas les mêmes objectifs. Ils n’avaient rien d’intéressant à raconter aussi. Ils étaient tous tendus, trépignants de savoir qui et quel secret serait aujourd’hui offert en pâture à la risée de la cour. A la longue le Négus devint le terrain idéal où les courtisans se livraient une bataille acharnée. 

Cependant, le souverain chrétien n’avait rien de généreux. Mesquin, froid calculateur, il ne donnait jamais rien sans espérer le double en retour. Et l’aumône qu’il traînait sur son sillon lors de ses déplacements dans la ville était une manière de cultiver son renom.

La ville parlait des disparitions subites de certains courtisans, la mort suspecte des chefs militaires ou l’exil volontaire mais incompris de riches commerçants. Des fortunes jaillissaient d’où elle ne pouvait aucunement prendre pieds, la misère s’ancrait ailleurs et un sort accablant posait sa valise là où se trouverait un détracteur du Négus.

Et derrière tout cela, on voyait manier, ramoner la main du souverain.

-   Hailé, reprit le Négus, nous devons agir vite, le royaume est assiégé de partout.

-   Majesté, notre pays avait toujours été convoité…

-   Le danger n’a jamais été aussi proche Hailé. Les puissances européennes se sont installées sur toute notre façade maritime…

-   Majesté, nous n’avons réellement pas administré ces pays. Notre pouvoir n’est même pas effectif à Harar…

-   Justement dans deux semaines nous irons à Harar.

-   Majesté…

Le Négus se tourna brusquement vers lui. Son visage était impassible. Hailé remarqua que ses lèvres tremblaient légèrement. Jamais il ne l’avait vu dans un tel état d’excitation. Patient, le souverain ne se laissait pas facilement démonté. Devant toutes les difficultés, face aux situations les plus désespérées, son flegme l’emportait. Et c’était ce trait de caractère qui lui avait permis de maintenir l’union d’un vaste royaume dans une région vouée à l’anarchie. 

-   Hailé, nous irons à Harar. Prends la tête de l’expédition. Rassemble une armée très forte, veuille à ce que rien ne nous manque car la cour se déplacera vers Harar.

-   Majesté, ferez-vous aussi le voyage ?

-   Oui.

-   Excellence, deux semaines c’est très peu. Les émissaires feront quelques jours avant qu’ils ne rejoignent les quatre coins du royaume. Un plus pour les chefs locaux lèvent des troupes et rejoindre la capitale.

-   Le temps presse Hailé, deux semaines, c’est largement suffisant.

Le Négus s’assit enfin sur le trône. Il respira à fond et se prit la tête entre les mains. Il semblait à bout de nerfs. Hailé, intrigué et curieux de savoir ce qui se passait dans la tête du souverain, s’approcha prudemment.

-   Majesté, Harar est bien loin d’ici, je ne vois pas pourquoi son excellence ferait tout ce voyage. S’il y a une mission particulière, je m’en chargerais…

-   Hailé, fais ce que je te dis et ne perd pas ton temps dans des raisonnements superflus.

Le jeune homme posa encore une fois un genou à terre et se retira. Il se rendit directement vers la grande salle qui lui servait à la fois de bureau et de salle de réunion.

-   Rassemblez-moi des émissaires, dit-il à un planton figé devant la porte. Et convoquez-moi tout le monde, ministres, militaires, ecclésiastiques, courtisans et tout les hommes affiliés à la cour.

-   Pour quand majesté ?

-   Maintenant ! Et vite !

Une fois dans le bureau il s’assit dans un fauteuil, pensif. Quelque chose l’intriguait dans cette affaire.

La cour parlait encore des défaites cuisantes de l’Abyssinie aux portes de cette ville, au point que Harar et ses habitants devinrent une légende.

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